Il était une fois Jean Vilar

Publié le par Amarie

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Non, les spectateurs vous le diront... la Bataille de Chaillot, mise en scène et délicieusement jouée par Serge Pauthe le 12 avril dernier, n'est pas l'histoire du soldat inconnu ou autre valeureux guerrier donnant l'assaut à l'opulente colline du 16ème arrondissement de Paris ! Bien que... 

C'est l'histoire de l'homme de théâtre, Jean Vilar, qui a consacré son oeuvre et sa vie à rendre le théâtre au peuple. D'abord en l'amenant jusqu'en province  avec la création du festival d'Avignon, ensuite en prenant la direction du Palais de Chaillot pour en faire un théâtre populaire. Non pas pour faire du "populaire" spécial pour peuple, non. Du Molière, du Musset, du Brecht...Comme il se plaît à le rappeler "le théâtre ne divise pas. Il rassemble".

 

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Mais laissons-lui plutôt la parole, comme l'a fait  Serge Pauthe dans sa fameuse interprétation :

 

Un spectateur qui rote quand Hamlet dit "To be or not to be" est plus dans le ton que le critique qui retient son souffle durant le spectacle et fait le méchant le lendemain avec des mots dans son canard.

 

Mon ambition est donc évidente : faire partager au plus grand nombre ce que l'on a cru devoir réserver jusqu'ici à une élite.

 

Et j'affirme que le Théâtre National Populaire est un service public, tout comme l'eau, le gaz et l'électricité (bon, là déjà, la comparaison ne fonctionne plus aujourd'hui...) 

 

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Serge nous explique le réglement institué par Jean Vilar pour son théâtre dont voici quelques points éloquents :

 

Le prix du fauteuil du théâtre bourgeois est à 850 francs. Le fauteuil à Chaillot sera à 250.

 

Les pourboires seront interdits, le vestiaire gratuit, les ouvreuses salariées. Elles n'auront plus à mendier pour gagner leur vie.

 

Et  j'ouvre à 18 heures les portes de mon théâtre. Il y aura de la musique, des sandwiches jambon-beurre et des repas bon marchés.

"Quand les portes du travail ferment, s'ouvrent celles du Théâtre National Populaire", telle sera notre devise.

 

Et le spectacle commence à 20h (...) Je ne peux pas transformer la société mais je peux avancer l'heure de mes spectacles.

 

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Dans un sens, je me réjouis d'avoir modestement pu introduire un peu de Jean Vilar sous le préau de l'Ancienne Ecole.

Bravo et merci à celles et ceux qui ont su en profiter et participer à cette soirée qui a uni et réuni l'artisan, le professeur, l'employé de bureau et l'ingénieur, le lycéen, l'artiste peintre et l'assistante maternelle... (on notera toutefois l'absence de Rothschild, mais bon c'est un début !) autour d'un spectacle de qualité et d'une table bien achalandée !

 

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Publié dans Animations-Spectacles

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